Book Review: La Princesse de Clèves

Malgré ce qu'on peut dire contre La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette, j'ai bien aimé ce livre (je viens de le lire pour la première fois). Ce n'est ni la machination de la cour ni le suspense de l'intrigue que j'ai aimé ; tout cela m'a beaucoup gêné en réalité et je suis à peine arrivé aux dernières pages.

Mais c'est là, dans la dernière conversation entre la princesse et M. de Nemours (et leur seule conversation ouverte d'ailleurs), j'ai trouvé une belle exception à l'immoralité de la littérature mondiale. C'est la Princesse de Clèves, malgré sa passion, ses désirs, qui prend la seule décision morale possible en rejettant M. de Nemours. Son raisonnement m'a vraiment transporté, parce que combien de femmes pensent de la façon suivante en ce qui concerne nous les hommes ?
J'avoue, répondit-elle [à M. de Nemours], que les passions peuvent me conduire, mais elles ne sauroient m'aveugler ; rien ne me peut empêcher de connoître que vous êtes né avec toutes les dispositions pour la galanterie et toutes les qualités qui sont propres à y donner des succès heureux ; vous en auriez encore; je ne ferois plus votre bonheur ; je vous verrais pour une autre comme vous auriez été pour moi ; j'en aurais une douleur mortelle, et je ne serois pas même assurée de n'avoir point le malheur de la jalousie.
Si on n'aime pas la moralité de La Princesse de Clèves, cette réaction trahit une moralité très douteuse.

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