La faiblesse des traductions

Je prépare une étude sur Lettres persanes de Montesquieu et il y a plusieurs des lettres qui me plaisent beaucoup. Rica, l'ami du personnage principal Usbek, est un homme très amusant, toujours avec une idée ou une histoire provocante. Dans la lettre 128, il raconte une conversation entre un géomètre et un traducteur d'Horace. Voici l'opinion du géomètre sur les traductions :
Les traductions sont commes ces monnaies de cuivre qui ont bien la même valeur qu'une pièce d'or, et même sont d'un plus grand usage pour le peuple ; mais elles sont toujours faibles et de mauvais aloi. Vous voulez . . . faire renaître parmi nous ces illustres morts, et j'avoue que vous leur donnez bien un corps ; mais vous ne leur rendez pas la vie : il y manque toujours un esprit pour les animer. Que ne vous appliquez-vous plutôt à la recherche de tant de belles vérités qu'un calcul facile nous fait découvrir tous les jours ?

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