Deux tomes sur le postcolonialisme
Je viens de terminer Peau noire, masques blancs par Frantz Fanon. C'était en fait la thèse de doctorat que Fanon a vue rejetée mais qui est un texte principal de ce qu'on appelle le postcolonialisme. On peut comprendre pourquoi la thèse a été rejetée : c'est trop personnelle, pas du tout une analyse objective/scientifique/compréhensive, soit d'un point de vue littéraire soit d'un point de vue psychanalytique (puisqu'il s'agit des observations tantôt littéraires tantôt psychanalytiques). Pour ne pas paraître négatif, il faut avouer que c'est un récit personnel, touchant, lyrique, très important pour comprendre "l'expérience vécue" de Fanon. Voici un de ses passages sur la condition humaine :
Nous avons dit dans notre introduction que l’homme était un oui. Nous ne cesserons de le répéter. Oui à la vie. Oui à l’amour. Oui à la générosité. Mais l’homme est aussi un non. Non au mépris de l’homme. Non à l’indignité de l’homme. À l’exploitation de l’homme. Au meurtre de ce qu’il y a de plus humain dans l’homme : la liberté. (180)
Il y a deux ou trois mois, j'avais lu l'ouvrage de Césaire, Discours sur le colonialisme, un autre livre que je peux recommander et qui est essentiel pour comprendre l'anti- et le post-colonialisme dans le contexte français/francophone. Peau noire est aussi vigoureux que Discours quant à l'argumentation contre le racisme et le colonialisme mais celui-ci est certainement plus strident.
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