La connaissance et l'autorité : Post invité de Michel Arrivé
Il y a plus de deux semaines que j'ai écrit sur l'idée de l'honnêteté académique. Ensuite, j'ai cité deux linguistes (Michel Arrivé et Noam Chomsky) qui m'ont inspiré avec une idée centrale aux débats académiques : personne ne doit être exclu d'une discussion pour la seule raison de ne pas être spécialiste du domaine, mais il faut quand même que le non-spécialiste se reconnaisse comme tel. Cette semaine j'ai eu un peu de correspondance avec M. Arrivé qui a très gentiment accepté d'écrire le texte suivant pour expliquer ses idées sur ces questions.--JP
Il est toujours très satisfaisant d'apprendre qu'on est « honnête ». Je remercie vivement Jeremy Patterson de clamer à haute voix que « Arrivé est honnête ». Il va sans dire que je ne prendrai pas position sur ce qu'il dit, ou laisse entendre, de Chomsky.
Pour voir les choses de façon générale, je pense qu'il est indispensable de connaître de façon approfondie les domaines sur lesquels on se hasarde à prendre position. Mais il n'est pas pour cela indispensable de disposer de titres universitaires ou professionnels. Je ne suis pas psychanalyste. Les psychanalystes me font souvent le reproche de prendre position, dans mes livres et mes articles, sur des problèmes qui « sont de la seule compétence des analystes ». Ils ont tort: il n'y a pas de domaine réservé de la connaissance. Sartre, Ricœur, Althusser, pour ne citer que des Français, n'étaient pas analystes. Cela condamne-t-il les positions qu'ils ont prises sur l'analyse?
Il est toujours très satisfaisant d'apprendre qu'on est « honnête ». Je remercie vivement Jeremy Patterson de clamer à haute voix que « Arrivé est honnête ». Il va sans dire que je ne prendrai pas position sur ce qu'il dit, ou laisse entendre, de Chomsky.
Pour voir les choses de façon générale, je pense qu'il est indispensable de connaître de façon approfondie les domaines sur lesquels on se hasarde à prendre position. Mais il n'est pas pour cela indispensable de disposer de titres universitaires ou professionnels. Je ne suis pas psychanalyste. Les psychanalystes me font souvent le reproche de prendre position, dans mes livres et mes articles, sur des problèmes qui « sont de la seule compétence des analystes ». Ils ont tort: il n'y a pas de domaine réservé de la connaissance. Sartre, Ricœur, Althusser, pour ne citer que des Français, n'étaient pas analystes. Cela condamne-t-il les positions qu'ils ont prises sur l'analyse?
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